Méfiez-vous de la Global Mazda MX-5 Cup !

Dans iRacing et au sein de l’une de ses compétitions les plus connues, je m’attendais à trouver, même parmi les Rookies, des pilotes qui ont envie d’apprendre et d’évoluer dans les meilleures conditions. Mais j’avais oublié que, dans le simulateur américain, comme ailleurs finalement, le jeune simracer n’est pas forcément comme l’agneau qui vient de naître. Apeuré et attendrissant. Non. Il peut déjà avoir les crocs qui rayent le parquet. Vous vouliez vous abonner et tenter votre chance ? Ne vous inquiétez pas : nous avons pris les devants pour vous ouvrir la piste.

 

Cela faisait un peu plus de deux ans que j’avais abandonné iRacing, pour des raisons budgétaires bien évidemment. Et puis l’éditeur-simulateur américain me lance une offre que je ne peux pas refuser, pour rouvrir mon compte pendant trois mois au moins. A l’époque, ça tombait bien : je cherchais une nouvelle solution pour rouler en ligne, perfectionner mon pilotage et rouler propre avec d’autres simracers. Tout cela bien sûr à des heures qui me conviennent, car étant donné mon quotidien, il m’est difficile de m’entraîner et de faire de la compétition hors week-end. Et comme à part iRacing, il n’y avait pas d’autre alternative qui me corresponde, je me suis laissé tenter.

Maintenant pourquoi la Global Mazda MX-5 Cup ? Parce qu’en dehors de l’iRacing Production Car Challenge, il n’y a aucune autre série dans laquelle je pouvais courir (en compétition sur route, j’entends), sans avoir à acheter une voiture ou un circuit supplémentaire. En plus, la Mazda Cup a l’avantage de figer les setup : vous ne pouvez pas toucher à la configuration de la voiture et devez de ce fait vous concentrer uniquement sur le pilotage pour améliorer vos temps. Si je devais être battu, ce ne serait donc pas par une meilleure voiture, mais par un meilleur pilote. Une excellente occasion de voir ce que je vaux vraiment, en somme. Disons-le tout de suite : vous aurez du travail sur la planche car il y a du niveau. Il est évident que certains tournent depuis longtemps.

Le programme des réjouissances se compose de douze épreuves qui se tiennent souvent sur différentes variantes d’un même tracé : Charlotte Motor Speedway, Lime Rock Park, Mazda Raceway Laguna Seca, Okayama International Circuit, Phoenix International Raceway, Summit Point Raceway (dans l’ordre alphabétique). Je me suis ainsi retrouvé de jour, par temps clair, sur de petites grilles pour des courses relativement courtes, entre 10 et 20 tours. Alors j’en entends déjà certains dire : c’est du gâteau ! Détrompez-vous. Car mes nerfs ont été mis à rude épreuve. Si ce n’était qu’une question de matériel, avec des pneus qui tiennent tout juste la distance, ce serait encore nerveusement supportable. Mais il y a autre chose qui m’a particulièrement agacé, voire déçu : le facteur humain.

 

L’enfer du Rookie

Sur la piste, il y a à boire et à manger. J’ai piloté avec de grands novices sans expérience comme avec des représentants de la catégorie supérieure, la classe D. Cette catégorisation ne signifie pas grand-chose en terme de niveau : j’ai vu des « bleus » faire mieux que des pilotes plus expérimentés. Mais performance ne signifie pas bonne conduite, fair-play, respect de l’autre. Sans rentrer dans les détails, je rappelle que sur le simulateur américain, ce n’est pas tellement votre performance qui fait évoluer votre carrière et vous permet d’accéder à de nouvelles compétitions. C’est bien votre capacité à rouler propre, sans sortie de route, sans perte de contrôle de la voiture, et bien sûr sans heurt avec vos camarades de jeu.

Beaucoup n’ont pas compris ce principe. Trois voitures de front dès le départ au premier virage puis carambolage monstre, freinage kamikaze pour prendre une place au prochain tournant, coup d’aile pour envoyer dans le rail ou le mur, porte fermée volontairement alors que le contact à venir est évident, poussettes en tout genre, freinage tardif pour essayer de grappiller des dixièmes, qui se solde par un coup de pare-choc en bonne et due forme, rentrée en piste sauvage après une sortie de route, quitte à couper la route à celui qui arrive… Et que dire de celui qui n’a pas apprécié que vous lui preniez une place ? Alors qu’il essaie de vous la reprendre, il nous envoie tous les deux dans le décor. Résultat : vexé, il joue ensuite aux auto-tamponneuses pour vous faire bien sentir qu’il est mécontent. L’enfer des Rookies, ça vous dit quelque chose ? Je ne me souvenais pas de ce fabuleux aspect, non pas forcément de iRacing, mais du Simracing en général. J’ai découvert après coup, que le problème a été maintes et maintes fois évoqué sur le Net.

 

 

Alors pourquoi continuer à rouler dans la Global Mazda MX-5 Cup, me direz-vous ? Je me suis posé la question plusieurs fois, suite à ces différents événements. La réponse est finalement simple : c’est extrêmement formateur. Vous apprendrez tout d’abord à éviter les ennuis. Plus question de foncer tête baissée au premier virage après le départ, laissez donc les pilotes devant vous faire le ménage, surtout si vous êtes dans la deuxième moitié de la grille. Vous comprendrez ensuite que la recherche de performance n’est valable que lors des qualifications. Cherchez alors à vous hisser parmi les premiers simracers, qui ont moins tendance que les autres, à faire des manœuvres suicidaires. Et lors de la course, il faudra travailler la gestion et la régularité, d’autant plus que les pneus s’usent (très) vite. Si vous avez toutefois l’occasion de dépasser, soyez sûr et certain de le faire sans dommage, pour vous comme pour l’adversaire. S’il y a contact, un petit mail à la personne touchée sera toujours apprécié et obtiendra une réponse (et même des excuses de ceux qui vous ont envoyé dans le décor par mégarde).

Comment vous en sortir ?

Vient naturellement le temps des conseils. Tout d’abord, préparez votre course pour être le plus performant et éviter les ennuis ! Pour cela, entraînez-vous dans une session de Practice où vous serez seul. Testez ensuite votre niveau dans la compétition Time Trial pour comparer vos temps à ceux des autres pilotes. Vous pouvez aussi passer en Practice avec d’autres simracer pour vous faire la main (d’autant plus que beaucoup se croient déjà en course). Je conseille également de participer à la séance de pratique juste avant la course, histoire de s’échauffer (surtout mentalement) comme pendant un Warm-Up. Lors du « grand départ », dans tous les sens du terme, foncez sur la piste lors de la mise en grille : vous aurez ainsi assez de temps pour supprimer les options par défaut (l’ajout d’essence et le changement de pneus) qui vous feront perdre des minutes si vous passez au stand suite à un accrochage. Si tel est le cas, de toute façon, résignez-vous : la course est finie pour vous et si vous persistez, ce sera par goût de l’entraînement. Certains pourront proposer également de refaire la course plusieurs fois, comme cela est possible sur iRacing. Personnellement, je préfère éviter de jouer à la roulette russe et privilégier l’acquis de compétences par une bonne préparation.

C’est par cette rigueur que j’ai pu développer certains réflexes (je m’étonne moi-même de pouvoir maintenant éviter instinctivement les voitures en perdition), et surtout obtenir des résultats assez intéressants en gagnant des places par ma simple régularité. J’ai même pu, entre deux saisons, monter en Classe D tout en privilégiant la Global Mazda Cup. En conclusion, si elle est un très mauvais moment à passer, la Global Mazda MX-5 Cup est aussi un formidable outil de formation qui vous apportera beaucoup. Etant donné qu’une saison dure environ deux mois et demi, il peut être intéressant d’investir dans un abonnement de trois mois maximum, au bon moment. En couvrant toute la compétition pour vous former « à la dure », vous sortirez nécessairement différent. Préparez-vous à mordre littéralement le volant !

Et vous, qu'en pensez-vous ?