Avant de pouvoir aller au Mans, où nous aimerions tous vous voir le 18 juin, je me suis dit que ce serait bien sympa d’y rouler, sans la pression d’une compétition. A cette période de l’année, dans la Sarthe fleurissent des dizaines de courses. Évitons quand même les courses du Lobby. Quoi de mieux qu’une Open, organisée par une ligue sérieuse, RacingFR, pour se souvenir comme cette course, facile selon certains, est très difficile pour tous les autres.
Ne roulant plus dans une ligue, je ne suis plus très entraîné. Néanmoins je représente Live-Sim : il ne s’agit pas non plus de terminer dernier. Posons les bonnes questions, pour réussir et profiter au mieux de cette Open. En premier, il faut d’abord lire le règlement. Deux catégories sur la course : 16 LMP1 et 16 GT3. Les aides Traction Control et ABS sont autorisées comme dans le réel. Autrement dit, pas d’ABS pour la LMP1. La course, avec un départ arrêté, durera deux heures avec une évolution jour / nuit / jour. Il sera demandé à tous les pilotes la plus grande prudence sur le 1er tour. Il n’y aura aucun restart de la course pour déconnexion, accrochages, etc. Lors des dépassements de GT3 par les P1, les GT3 devront conserver leur ligne. Ce seront les P1 qui feront l’effort de se décaler de la trajectoire. Néanmoins les GT3 doivent tout de même faciliter le dépassement des protos et respecter les drapeaux bleus.
Choisir la bonne voiture
Que retenir de ce règlement ? Les écarts de performances entre les deux catégories seront de fait, très importants, bien plus qu’avec des LMP2 et des GTs par exemple. Il faut donc déjà choisir à quelle vitesse je me sens capable d’aller. Désormais, comme je ne roule plus assez, les P1 me paraissent inaccessibles. Je laisse donc aux autres les freinages tardifs, les passages à haute vitesse dans les virages Porsche et les hautes vitesses en bout de lignes droites. Et parmi les GTs, laquelle choisir ?
Après quelques recherches sur le leaderboard de Project C.A.R.S, plusieurs voitures sont possibles. Certes, il s’agit de temps que je n’atteindrai probablement jamais, mais c’est un indicatif malgré tout du niveau de performance des voitures. J’ai donc repéré quatre voitures. La Aston Martin V12 Vantage GT3, la BMW Z4 GT3, la Ruf RGT-8 GT3 et la McLaren MP4-12C GT3. J’ai exclu sans l’essayer l’Audi R8 LMS Ultra, car je l’avais utilisée à Road Atlanta et je pestais déjà contre sa vitesse de pointe trop limite. Sur le grand circuit du Mans, il faut une voiture déchargée, car les quatre longues lignes droites l’imposent. De plus, elle doit être stable dans les freinages en appui. Enfin on doit pouvoir entrer dans l’enfilade des virages Porsche, avec équilibre et confiance. Aucune de ces voitures ne répondait à ces critères. Si l’Aston est rapide, elle est catastrophique dès qu’on met le pied sur le frein : il m’était impossible d’être régulier. La Ruf pour le coup aurait été parfaite si elle ne buttait pas contre le limiteur à 280 dès la mi-ligne droite. La chance a fait que Project C.A.R.S. a sorti une nouvelle voiture, la Mercedes AMG GT3. Elle est jolie, n’est-ce pas avec cette robe Live-Sim ? A dire vrai, l’esthétique n’a que peu d’importance. Ce qui compte, ce sont ses qualités. Et pour le coup, je sais que je suis capable de rouler vite et de manière régulière sans le piège d’un coup de raquette, avec une voiture manquant d’appui au freinage. La voilà donc adoptée.
Se préparer
Le secret de l’Endurance est de rouler en étant le plus régulier possible sans faire d’erreur. En GT s’ajoutent les dépassements incessants des LMP1. Il faut apprendre à piloter en n’oubliant pas les rétroviseurs. Mais comme dans toute course, il faut rouler. Cette voiture a le mérite d’être assez simple à régler. D’abord, sa boîte lui permet d’atteindre 303 km/h (307 si on est tiré par une P1). Il ne reste donc plus qu’à la stabiliser à un niveau d’appui réduit. Sans entrer dans les détails de mon setup, au cas où certains de mes adversaires liraient cet article, je suis pour l’instant assez content de ma balance aérodynamique. Par contre, côté performance, il m’en manque encore pas mal. J’ignore encore si le problème relève de la voiture ou du pilote. Je reconnais que j’ai quelques soucis de concentration. Un exemple entre Mulsanne et Indianapolis : la longue ligne droite ne l’est pas tout à fait avec deux courbes à droite. Ça passe à fond mais alors que j’ai en tête le freinage d’Indianapolis, régulièrement, je mets un pneu dans l’herbe. La faute, sans doute, à ce long circuit, où on a le temps de (trop) réfléchir.
La course test
Il est vrai aussi qu’il me manque du kilométrage avec cette voiture sur ce circuit. Je me dis que la course test, qui sert à valider que tout est ok du point de vue organisation, permettra de me jauger également, pour déterminer le retard que j’ai sur la meute. Pendant mes entraînements, je n’avais pas roulé avec beaucoup de monde. Pour cette course nous étions 17, ce qui est plus réaliste en terme de trafic. En essai libre, d’entrée de jeu, je place un 4:03. Il s’agissait de mon meilleur temps. Je vais donc pouvoir pousser avec confiance pour mes tours de qualifs. Pas de chance, je suis sorti 3 fois. La 1ère fois, en freinage du virage de la chicane avant le Dunlop, j’ai perdu l’arrière, et pris le mur de droite. Sans doute parce que j’ai freiné trop fort, avec un tout petit peu trop de volant pour placer la voiture à droite. Les deux autres fois, c’était à la 2ème chicane en reprenant les gaz un peu trop à droite près du vibreur. Alors que j’ai bougé des paramètres sur mon setup pour gagner en régularité, lors de toutes les séances, il semblerait que j’ai encore du travail côté différentiel, notamment pour la reprise des gaz.
Enfin la course commence. Lors du passage en mise en grille, je vois ma voiture sauter partout. J’ai perdu une roue, pare-brise complètement cassé, et je ne suis pas le seul. Bref ça s’engage mal. Le jeu est sorti depuis presque 1 an. Ce genre de problème devrait être résolu depuis un moment. Le netcode a toujours été un facteur différenciant dans un jeu. Quand tu organises une course d’endurance, où chacun a roulé des heures pour s’entraîner et être au mieux de sa compétitivité, se retrouver dehors par une erreur de pilotage au 1er virage peut être énervant. Mais que dire de se retrouver dehors avant même le passage de ligne à cause d’un bug ? C’était notamment le problème de Netkar Pro alors que le reste était super. Il faut absolument que ce problème soit corrigé, sinon la vie d’un jeu en solo est plus que comptée. Heureusement les organisateurs prennent la décision de relancer le serveur avec évidemment une perte des temps des qualifications. Pour ma course, cela ne change rien, je devais partir dernier.
La 2ème mise en grille s’est bien déroulée. J’avais toutes mes roues, comme tous les autres participants. Dans une semaine, le départ, au contraire de celui des courses d’endurances réelles, sera arrêté. La raison est toute simple : le circuit est bien trop long pour qu’un départ ait lieu sans crash avant la ligne de départ. Maintenir les pneus chauds sans se crasher est un exercice périlleux. Pour ce 2ème départ, les GTs laisseront passer les pilotes des prototypes, histoire de réduire les risques, la course démarrant vraiment dans les Hunaudières à Tertre Rouge précisément. Pendant toute la course, mon but a été de préserver la voiture. J’ai mis le curseur bien en-dessous pour terminer la course. Il est vital de toujours terminer les courses. J’y ai appris plusieurs choses. D’abord, comme je l’ai dit, mon setup n’est pas assez bon pour que je puisse rouler à fond pendant 1 heure. J’ai fait 2 erreurs au freinage du virage 1, mais sans dommage, si ce n’est en temps. Ensuite, les P1 roulent vite, mais pas autant que je m’y attendais. Il y a 20 km/h d’écart en Vmax. Enfin, lors des périodes de nuit, c’est beau, mais qu’est-ce qu’il fait noir ! Au milieu de la course pendant cinq minutes, et malgré les phares, je ne trouvais plus aucun point de freinage dans les Hunaudières.
Cette course a été plus une réussite côté organisation que du mien. Je le craignais, mais j’ai bien terminé dernier (de ceux qui n’ont pas abandonné). Il va falloir limer de la piste. En espérant que je progresse plus que les autres.
Vivement mercredi !!!
Je ne serai jamais prêt…
Crédit Photos : K@na (merci à lui pour la voiture aux couleurs de Live-Sim)
Moreau Guillaume le 30 avril 2016 à 09:05
Ah tiens, un avis divergeant du mien concernant l’Aston. J’ai roulé jusqu’ici en McLaren, mais le soir de la course test j’ai bien compris qu’elle était complètement larguée en vitesse de pointe. Du coup je me suis rabattue sur l’Aston qui, si elle est effectivement moins à l’aise en virage, est vraiment stable en freinage (après quelque bidouilles du setup)
Bon après, on a beau avoir la meilleure voiture du monde, si on a autant de mal à se concentrer que moi comme lors de cette dernière course, ça ne sert à rien : j’ai fini droit dans le mur au premier virage des S, avec la roue avant gauche en moins 🙁 et hop abandon.
A mercredi 😉
evolm le 30 avril 2016 à 09:36
Pcars a été indéniablement crée pour le solo. Le multi n’est clairement pas fini et pas au point. En tant qu’organisateur, c’est le grand écart en terme de gestion par rapport à des plate-formes qui ont fait leur preuve comme rfactor qui possède un dédié d’une simplicité enfantine. C’est dommage car Pcars a des atouts mais n’a pas su les mettre en valeur. Nul doute que nous aurons à nouveau de mauvaises surprises le jour de la course sur lesquelles il faudra savoir être réactif.
Jacky Ratzenberger le 30 avril 2016 à 12:54
On en reparlera après la course. Car je serai très curieux d’essayer un setup équilibré sur l’aston au freinage de la chicane dunlop et au freinage d’indianapolis. Ce qui doit jouer également est le réglage volant et surtour pédalier. Ayant un loadcell, ca freine fort, peut être trop fort en appui et à haute vitesse. Tu roulais avec quel pseudo Guillaume ?
Moreau Guillaume le 30 avril 2016 à 19:08
Rach-FR, mais j’étais en McLaren le jour de la course de test. Et comme je me suis planté au 3e tour, je suis parti me remettre sur l’aston le temps que vous finissiez la course.
Moi c’est surtout à l’accélération que j’ai du mal. La McLaren je pouvais être presque tout le temps pieds au plancher en sorti de virage.
Par contre l’aston, quand je parle de freinage, c’est surtout à l’espère de double virage au bout de la 3e ligne droite (en gros après avoir passé les deux première petites chicanes pendant les lignes droites.
La McLaren partait toujours en cacahuète, alors que l’Aston je suis quasiment pied au plancher concernant le frein.