La conférence de presse de l’Automobile Club de l’Ouest sur l’eSport, dont j’ai parlé la semaine dernière, était une merveilleuse opportunité de rencontrer les décideurs de l’ACO et les grands médias de l’automobile. Le sujet est porteur en ce moment. J’ai déjà dit ici ou ailleurs que le Simracing a beaucoup d’affinités avec l’Endurance. Que l’ACO s’engage dans l’eSport automobile est LA nouvelle que nous espérions entendre depuis des années. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, ils m’ont proposé une accréditation presse. Cette année, avec le retrait d’Audi, après la fabuleuse édition 2016, je n’avais pas prévu de venir pour le côté sportif. Et grâce à l’ACO, je me déplacerai comme un journaliste pour le côté eSportif, afin notamment d’observer l’évènement Forza RC.
Cette année, vous le savez, si vous avez écouté notre dernier podcast, Microsoft est à l’initiative d’un évènement eSport avec l’ACO comme co-organisateur, le Forza Racing Championship, pour la première fois pendant la durée de la grande course. Et vous vous demandez sûrement pourquoi Live-Sim vous parle d’un évènement console et sur pad en plus. La réponse est assez simple finalement. D’un âge certain, je suis passé au travers de la tendance Console. Quand j’ai commencé, et sans porter de jugement de valeur, les jeux de courses n’étaient que sur PC. La console est venue bien plus tard. Après avoir goûté au modding ou aux configurations de volants exotiques, il est difficile de faire un pas en arrière. Pourtant je ne me sens pas sectaire, je garde cette curiosité de comprendre pourquoi cette frange du sport automobile virtuel se développe, pourquoi même McLaren pour son programme de détection, le World’s Fastest Gamer, a retenu Forza, Gran Turismo, Project Cars, en même temps que des titres reconnus de simulation, comme rFactor2 et iRacing. Quand l’opportunité m’est donnée d’observer de près un évènement majeur de la scène console, il faut y aller, ne serait-ce que pour comprendre ce qui est apprécié par leur communauté.
18h de course, un seul vainqueur
Parlons un peu du format. Je vous avertis, nous sommes loin d’un projet d’endurance de 24h en équipage de trois pilotes sur le circuit du Mans, pourtant il faudra être bien endurant. Les 66 joueurs répartis en 6 groupes devront s’affronter sur des courses sprint – entre 15 et 20 minutes – sur différents circuits, comme Silverstone, Spa-Francorchamps, Monza, Circuit of the Americas, Catalunya, Nürburgring GP ou Le Mans dans ses deux tracés. La sélection sera rude. Les 24 meilleurs iront en demi-finales. Et seulement 12 participeront à la finale. Les douze voitures choisies pour les courses ont pour la plupart participé aux 24H du Mans. On y trouve la Corvette C7R de 2014, la Ford GT de 2016, la BMW M3 GT2 de 2009, la Porsche 718 de 1960, des Porsche 911 sous différentes formes et la Porsche 919 de 2015. Le constructeur allemand est d’ailleurs un des sponsors de l’évènement. A chaque course les points s’accumulent, et le résultat de chacune d’elles est d’importance puisqu’il détermine la position de départ de la suivante. Après 18 heures de courses pour les douze finalistes, les trois meilleurs du Forza Racing Championship monteront sur le podium pour être présentés au public des 24H du Mans. 20.000$ pour le 1er, 15.000$ pour le 2ème, 10.000$ pour le 3ème.
Avec mon oeil expérimenté, et mon parcours de joueur PC/volant, je ne vais évidemment pas vous dire que Forza est la meilleure simulation sur le marché. Pour ce One Shot, l’ACO découvre véritablement pour la première fois l’eSport des consoles. Moi-même j’y ai trouvé des axes intéressants tout autant que des points négatifs. Pour cette première Microsoft a aussi découvert le poids de l’histoire mancelle, et l’Automobile Club de l’Ouest la puissance du numérique.
A prendre ou à laisser ?
En arrivant au pied du bâtiment de 600m2 dédié à l’évènement, la première surprise était de voir une file d’attente d’une dizaine de personnes. En discutant, je découvre qu’ils sont là depuis 45 minutes. Et malgré les patientes palabres, le public n’est pas autorisé à entrer. Même moi, avec mon accréditation presse, je suis d’abord refoulé. Aucun bracelet média n’a été délivré et seuls les pilotes et la production peuvent entrer. Ça commence bien. En allant au devant d’un bracelet bleu (crew), la porte s’ouvre et j’entre dans un décor vert et noir. Les courses des demi-finales ont déjà commencé. Répartis de part et d’autre de la salle, 24 consoles XBox, avec TV et sièges Playseat. Entre les deux le podium des commentateurs, et des caméras pour diffuser l’évènement sur Twitch et Youtube (ci-dessous les courses des deux demi-finales).
Le public n’est pas nombreux, et je comprends mieux pourquoi l’entrée était filtrée. Nous ne sommes pas dans une arène eSport comme je me l’imaginais, ou comme je l’espérais. A dire vrai, si le circuit du Mans est grand, la surface est comptée dans le village. Une vingtaine de chaises donc, bien placées derrière des télévisions, permettant de bien suivre les courses. La production est vraiment professionnelle. Je reconnais ne pas avoir les codes pour suivre les courses sur Forza. J’étais content d’être avec Fabien Tarakci pour me donner les infos qui me manquaient. Pourtant, en tant que fan de course automobile, j’aurais aimé suivre la course Onboard, plutôt qu’en poursuite. La réalisation ne fait que suivre la tendance des joueurs qui pilotent quasiment tous en Chase Cam. Ainsi les spectateurs peuvent s’imaginer à leur place. De mon côté, cela me permettait d’avoir la meilleure vue pour juger des courses. Lors de la réunion avec l’ACO, place de la Concorde à Paris, Asix (BAM Esport) parlait des trajectoires. C’est en-dessous de la vérité. En effet, à ce niveau, l’ensemble des pilotes a vraiment une science du placement. La vue extérieure évidemment permet de jauger facilement les distances de leurs adversaires. Avec ces gars-là, il suffit d’une demi-porte ouverte pour voir s’engouffrer quatre ou cinq voitures dans le trou. Le jeu évidemment le permet, mais les joueurs se doivent de piloter à la limite du jeu qu’ils pratiquent, même s’il n’est pas aussi fidèle en terme de Physics que d’autres jeux.
Dans ces conditions la compétition, exacerbée par l’enjeu, est évidemment propice aux erreurs de freinage, aux touchettes et aux frustrations. L’ensemble du sport virtuel a évidemment besoin de juges pour rééquilibrer les chances des uns ou punir l’excès des autres. Régulièrement les pénalités de 5 secondes étaient attribuées, et au vu de la densité des courses les joueurs reconnus coupables ne perdaient pas qu’une place. A ce jeu-là, Asix n’a pas été verni, car il a profité bien souvent de l’optimisme au freinage de ses camarades. Même s’ils étaient pénalisés, Asix perdait quand même des wagons de points, qui lui feront défaut pour se sortir de la 13ème place éliminatoire. Les deux autres favoris et coéquipiers chez Esports + Cars, Laige et Lightning, passaient entre les gouttes, à l’abri des premières places.
Le Mans est une terre de rencontres
La nuit fut courte pour les joueurs, mais encore plus pour moi. Cette année je pouvais aller partout. J’en profite donc pour aller voir les deux immenses salles de presse. Sur les murs, des télévisions avec la course ou le Live Timing, des communiqués de presse, qui serviront de base aux centaines de journalistes affairés à écrire des articles ou à mettre à jour les médias Internet. L’information y circule très rapidement. A cette heure tardive, on y dissèque l’accident de la Toyota #9 accrochée au freinage de la chicane Dunlop par une LMP2. La faute à l’hybridation qui, en fin de ligne droite, permet aux LMP2 de rattraper les LMP1. Un peu plus tard, les calculatrices sont sorties pour estimer le temps que mettra la dernière Toyota à remonter sur le podium.
Du côté des Simracers, j’ai pu discuter avec un visage connu : Kespouette, qui était là avec son compagnon pour soutenir les pilotes TX3 qui participaient au Forza RC. Pendant la nuit, j’ai pu discuter longuement avec Remco et Ronnie, de Heusinkveld, passionnés par les 24H du Mans. Nous avons parlé pédales, capteurs de pression, de Simracing juste à côté du pavillon eSport du Forza RC. Le temps passait, et les yeux piquaient, j’ai malheureusement loupé JCL Simracing présent dans l’hospitalité Rebellion avec la V4 de son dernier simulateur dynamique, et Nicolas Plançon de NSH qui était sur le stand du Centaur Simulator au MMArena. Une prochaine fois sans doute, peut-être à la Simracing Expo.
Une finale sous haute surveillance
Pour la finale du dimanche matin, présent avec sa délégation, Pierre Fillon, Président de l’Automobile Club de l’Ouest, s’offrait deux guides de luxe, Phil Spencer – CEO Xbox, et Alan Hartman – CEO Turn 10. Ils ont ainsi pu suivre les premières courses. Les courses en GT étaient passionnantes. Les fautes de trajectoires se payaient cash. Avec les prototypes, les positions bougeaient peu. Les deux favoris furent rejoints et même dépassés par un outsider. Le vainqueur fut une surprise pour beaucoup d’observateurs. Après la course, Laige nous explique :
« C’est toujours dommage de louper une victoire sur un petit bug (NDLR : sur la bulle de collision ), surtout en France et aux 24 Heures du Mans où c’était l’endroit pour faire un come back. J’ai aussi eu la confirmation que j’aurais pris la même pénalité de cinq secondes que j’ai reçue, même si je n’avais pas attendu RoadRunner après le crash sur la dernière course. J’aurais très probablement gagné, mais sans fair play. RoadRunner a été impressionnant. Comme c’est la première fois qu’il participait à une finale du Forza RC, il a très bien su gérer la pression tout en étant rapide et régulier. »
Sur le papier, le podium des 24 heures est la cerise sur le gâteau pour Roadrunner, son dauphin Laige, et Lightning. Je suis certain qu’ils étaient fiers. Cependant il n’est pas facile de passer derrière toutes les célébrations, le scratch, LMP1, LMP2, GT Pro, GT Amateur, surtout pour cette édition pleine de chaleur et de soleil. Le public n’était plus là, au contraire de Live-Sim, triste pour eux. Sans vouloir donner des leçons, si j’avais à donner des axes d’amélioration, il faudrait augmenter la visibilité de l’évènement. Le public pourrait être dans une MMArena, par exemple, avec des TV pour donner envie au public de regarder ou d’entrer. Les médias devraient être intégrés. Sans forcément avoir une salle de presse à l’image de celle de la grande course, leur rôle est aussi de raconter la course virtuelle. Il suffirait d’un dossier de présentation des courses, et d’un peu de temps pour les interviews entre les courses. Enfin il faudrait aussi des courses où les volants aient leur chance, car l’avenir du sport automobile n’est pas au pad dans les voitures de courses.
Les 24H du Mans, c’est une course chargée d’histoire. La première a eu lieu en 1923. Et ces dernières semaines dans l’actualité “motorsportive”, nous avons redécouvert grâce à Fernando Alonso, sa place parmi la triple couronne, avec l’Indy 500 et le GP de Monaco. Seul Graham Hill est détenteur de ce titre honorifique, comme vainqueur de ces trois courses. Cette année, nous avons vécu plusieurs courses différentes, une LMP2 a failli gagner. Pour la première fois, si Roadrunner ne peut pas écrire qu’il a gagné les 24H du Mans, il a participé à une épreuve pleine de tensions mentales et d’endurance, et a devancé l’élite des joueurs Forza. C’était une première et c’était en 2017.
Vivement l’année prochaine !!!
geronimo le 24 juin 2017 à 23:17
gamepad + chase view = mario kart
Cantalou-LSF le 24 juin 2017 à 23:24
LOL J’ai lu Forza et E-sport dans la même phrase sur un site qui parle de sim-racing,j ai arrêter la lecture… 🙁
Jacky Ratzenberger le 25 juin 2017 à 11:10
Live-Sim parle de toutes les pratiques sport auto virtuel. Moi j’étais curieux de découvrir. J’ai écrit cet article pour raconter. Si tu ne veux pas le lire, pas de souci.
kana le 25 juin 2017 à 12:33
Le marché est juteux , Turn 10 prévoit du lourd sur sa console et mème sur ” PC ” il parait ! ils annoncent des sensations forte avec activation des assistances a tout moment y compris en course ,un coup simu ,un coup arcade , une révolution pour le gamer ! Tenir une manette pendant 18 heures c’est un sacré sport ,heureusement qu’ils leur on mis un baquet pour croiser les pieds et se détendre les lombaires ,plus sérieusement Si l’ A C O pour une première s’engouffre dans le sport auto virtuel par cette voie ,autant dire que le borgne et roi au pays des aveugles dans le monde du Simracing 😉
Alain le 28 juin 2017 à 13:12
Il faut voir les choses en face. Qu’est-ce qui est le plus rentable ? Faire des évènements pour quelques milliers de pilotes virtuels tournant sur Iracing et autres Rfactors, ou bien pour des dizaines de millions de joueurs s’éclatant à la manette sur Forza ? La réponse est claire, c’est l’E-sport qui gagne.
Plutôt que de râler, assumons notre “différence” et travaillons à une reconnaissance du simracing en tant que tel, Et tant pis pour l’ACO, la FFSA ou qui sais-je d’autre. Faisons connaitre nos courses, qu’elles puissent être suivies simplement par tout un chacun sur le web comme n’importe quel grand prix (voir ce que fait Maxou, par exemple) et lorsque le simracing sera reconnu, c’est eux qui viendront, tout simplement.
Bien entendu, ça n’empêche pas d’aller voir ce qui se passe de “l’autre côté”, pourquoi pas pour s’en inspirer…
Jacky Ratzenberger le 28 juin 2017 à 15:22
Avant de répondre sur la rentabilité et tu seras surpris, je voudrais parler de ce que j’entends par l’eSport. Il est important qu’on parle de la même chose. Le foot est un sport, FIFA 17 c’est du esport, ou sport électronique. Dans l’eSport, beaucoup de jeux n’existe pas comme sport dans dans la vrai vie, comme CS ou LOL. Dans l’eSport, on peut trouver du bowling du foot, du tennis, du sports auto. On peut donc dire que le sport auto virtuels est une sous catégorie de l’eSport. Et à l’intérieur de cette case “Sport Auto Virtuels” tu trouveras encore différentes pratiques, comme Forza RC sur console en pad, et les 24h du mans sur iRacing sur PC avec volant. Les deux, dans cet exemple sont des compétitions de Sport auto electronique. Les deux pour moi sont dans l’eSport. C’est pour cela que lorsque tu dis c’est l’esport qui gagne, je sais ce que tu veux dire, tu veux parler de Forza. Mais dis moi en quoi iRacing, rFactor, Raceroom, Assetto, ne sont pas une compétitions de sport electronique automobiles ?
Pour revenir à la rentabilité de cet évènement. Il faut parler d’investissement et de retour sur investissements. Le budget de l’évènement évidemment est confidentielle, je n’ai pas le chiffre exact, mais au vu du nombre de personnes impliquées, difficile d’imaginer que cela n’a couté que 100.000 €. C’est au moins 10 fois plus. Quand au retour sur investissement, en live il n’y avait sur les 3 plateformes que 900 personnes environ à regarder en direct au maximum. Autant dire que c’est pas du tout rentable, mais alors pas du tout. C’est forcément à perte avec ce nombre de spectateurs. Pourtant Microsoft a les moyens de perdre un montant si élevé pour juste communiquer autour de l’évenement. Ca fait du buzz, ce n’est que de la publicité. Sauf que cela n’a pas touché grand monde. C’est pas le superbowl.
La question pour moi n’est pas sur le choix de la rentabilité, mais sur l’envie des plateformes dites Simracing d’aller marcher sur les plates bandes de millions de joueurs consoles. Et si Microsoft fait ces évents c’est aussi pour fidéliser. C’est en soi un marché à conquérir. La question pour moi est donc pourquoi ils n’y vont pas ? iRacing a les moyens d’y aller, avec rFactor 2 qui est en retard, Studio 397 doit investir dans le code, et aussi dans la promotion, comme Assetto Corsa, récemment vendu, ou RaceRoom avec Simbin qui s’est recréé.
Le choix n’est pas dans nos mains, dans la main des investisseurs, qui veulent aujourd’hui tous investir dans l’esport au sens large (que j’ai défini ci dessus). Tout le monde peut venir sur la même ligne de départ. Aux plateformes d’y voir s’ils ont un intérêt.
Alain le 28 juin 2017 à 16:40
Oui, nous sommes d’accord. J’ai séparé l’E-sport du simracing car ça avait été fait déjà lors du débat sur la création d’une Fédération de simracing.
Pour moi (c’est comme tu le dis plus haut une question de point de vue), l’E-sport passe impérativement par une interface informatique de type “gamer” (j’ai bien du mal à m’expliquer, en fait…), que ce soit pour un jeu de type guerre, héroic fantasy, voiture ou autre. Il nécessite un véritable entrainement à maitriser la console ou le pc avec souris, pad, ou tout ce qui est possible. Faire le Nurburgring en 4mn sur une F1 dans Forza avec une manette exige une véritable compétence sur Forza, même si elle n’est pas réaliste. C’est ce que j’appelle de l’E-sport.
Concernant le simracing, c’est de la simulation. L’interface informatique s’efface (autant que possible) derrière les volants, pédaliers et autres commandes parfois hydrauliques, sièges à vérins et tendeurs de harnais. Là, on DOIT oublier l’ordi ! On ne développe pas des compétences de gamer mais de VRAI pilote (c’est aussi vrai pour le pilotage avion). C’est sur ce point ou je ne classe pas les simulations en E-sport. Je ne dis pas que l’un vaut plus que l’autre, simplement la recherche est différente (et honorable).
Concernant la rentabilité, je ne parlais pas “juste” sur cet évènement mais dans une optique plus large. Il y a beaucoup plus d’argent à gagner en communicant sur des ventes de consoles et de logiciels magnifiques accessibles à tout un chacun que sur des pc à triple écrans et des volants/pédaliers à 500 euros, le tout pour finir “au tas” dès le premier virage (voir à ce propos les tests de simulateurs sur les sites de jeux généralistes: ils sont souvent mal notés, dû à l’absence de “campagne” et l’énorme difficulté de pilotage).
Pour te rejoindre, c’est bien aux studios, et aux fabricants de matos comme Trustmaster, Logitec voire Fanatec de sortir des évènements spécialisés pour venir faire “baver” le grand public.
J’espère avoir clarifié mon point de vue. C’est en tout cas une discussion intéressante.
Bien cordialement.