
Que faut-il pour réussir un bon plat ? De bons ingrédients, un bon dosage, une bonne recette, un bon cuisinier. Et comment faire pour avoir un excellent plat ? Il faut que l’équilibre entre les quatre soit bien dosé. Quel est le rapport avec le Simracing, me direz-vous ? Je me suis posé cette question concernant les jeux vidéo automobiles : quels sont les ingrédients qui feraient une excellente simulation ? Je suis parti des ingrédients de base, ici les jeux actuels, pour les dosages, j’ai recherché leurs qualités et comme cuisinier, je me suis placé en tant que joueur et donc en tant que pilote. Quelle serait la simulation ultime ?
Si nous remontons à la nuit des temps de l’informatique et du jeu vidéo en particulier, nous pouvons voir que les jeux de course automobile ont progressé de manière fulgurante ces dernières années. Aujourd’hui, nous avons atteint un niveau absolument inimaginable il y a dix ans. Mais malgré le plaisir que nous éprouvons lorsque nous conduisons, malgré la diversité des offres, il reste toujours une certaine déception lorsqu’on essaye de faire le point sur les qualités d’une simulation.
Pour commencer, quels sont les éléments absolument indispensables aujourd’hui pour faire qu’une simulation soit appréciée et utilisée ? Qu’est-ce qui fait qu’une simulation automobile est une réussite ou non ? Voici l’inventaire des points essentiels qui composent aujourd’hui un jeu de simulation automobile, sans ordre particulier : les graphismes, le son, les périphériques, le retour de force, le feeling, le contenu, l’expérience solo ainsi que l’expérience multijoueur, l’IA, l’ouverture du jeu via les mods, le multi-plateforme, et sujet plus à la mode, l’e-Sport.
Tous les jeux de la production actuelle apportent des réponses à ces questions. Chaque studio définit à quel niveau il choisit de positionner le curseur. L’un des jeux populaires du moment, comme Project CARS, Assetto Corsa, rFactor 2, Automobilista, Raceroom Racing Experience ou iRacing, aurait pu viser dans le mille. Or ce n’est pas le cas. Pourquoi le joueur de Simracing a-t-il autant de jeux ? Pourquoi ne roule-t-il pas uniquement sur un de ceux-là ? Que recherche-t-il exactement ?
Les bons ingrédients ?
Project CARS, par exemple, est réputé comme étant une référence en termes de qualité visuelle. J’ajouterais également que son contenu, depuis la version GOTY, est un atout supplémentaire. Ne polémiquons pas sur la guerre simulation vs arcade de ce jeu. C’est bien son moteur graphique qui nous intéresse ici. C’est également le premier à être multiplateforme (PC et consoles) et le premier à proposer des compétitions dans le monde de l’e-Sport. A quand le premier jeu de simulation automobile cross plateforme permettant des courses entre les plateformes ? Assetto Corsa apporte pour sa part un feeling très apprécié et une préférence de la part des pilotes réels qui retrouvent les sensations les plus proches de la réalité au volant de certaines voitures. Il lui manque toutefois la pluie et la nuit pour en faire une simulation complète aujourd’hui. rFactor 2 a bâti sa réputation sur son ouverture via les mods, mais est en retard sur l’immersion visuelle par rapport à PCars ou AC. Automobilista est le gagnant tant sur l’expérience solo avec son contenu diversifié, que sur la partie Force Feedback qui lui permet de surpasser tous ses concurrents. Raceroom Racing Experience reste la référence en termes de qualité sonore. iRacing semble gagner la donne sur la qualité de l’expérience multijoueurs malgré un contenu riche axé sur les sports mécaniques US, mais léger sur le reste. La gestion de l’IA est plus variable selon les jeux. Chacun se fera son propre avis selon son niveau, même si on aimerait pouvoir monter la barre toujours plus haut.
Avec ces ingrédients bien identifiés, pourquoi les éditeurs ne sortent-ils pas un jeu qui regroupe tous ces points en prenant le meilleur de chacun ? Ou bien, comment expliquer qu’un jeu comme GTR2 sorti il y a plus de 10 ans, proposait déjà des sensations de conduite que les simulations actuelles n’arrivent pas toutes à atteindre ? Même si le moteur graphique finit toujours par être dépassé, les sensations de conduite sont bien plus importantes. Le feeling semble résister au temps bien mieux que le reste. La régression dans le Simracing est un problème nouveau et dont on aimerait se passer.
La bonne recette ?
Bref, l’offre grandit avec les joueurs. chaque éditeur essaie de se positionner, au sens marketing du terme, à un endroit où les autres ont échoué. L’offre s’est étendue. Les joueurs y trouvent leur compte pendant un moment. Les simracers pourraient n’avoir qu’un seul jeu : celui qui contient tous les autres. Le jeu devrait alors être capable d’être complexe pour celui qui aime la télémétrie et les acquis pour permettre les réglages, ainsi que le joueur lambda qui allume sa console et sort la voiture sans rien toucher. Même s’il est évident que l’un ira plus vite que l’autre, par son implication dans la compréhension du jeu, l’éditeur du jeu parfait devra prévoir les deux cas extrêmes et toutes les variantes.
En gardant les pieds sur terre, c’est dans le monde de maintenant que nous roulons pour l’instant. Qu’en pensez-vous ? Êtes-vous plutôt « j’en veux plein les yeux, plein les oreilles, plein les bras », « je veux jouer seul » ou « je veux juste m’éclater avec mes potes » ? Je veux retrouver les sensations au plus proche du réel ? Je veux pouvoir tout régler aux petits oignons ? Je veux que tout se règle tout seul ? Bref, quelle serait votre recette de la parfaite simulation automobile ? Disposons-nous aujourd’hui de tous les ingrédients nécessaires ? Que nous manque-t-il ? Quel est selon vous l’aspect le plus important pour faire d’une simulation automobile une bonne simulation ? Que recherchez-vous ?
N’hésitez pas à donner votre point de vue dans les commentaires, ils sont faits pour ça ! A vos claviers…
Alain le 20 janvier 2017 à 12:53
Bonjour,
il y a également un autre aspect : l’évolution du hardware. Impossible de comparer une partie de TOCA sur Playstation 1 avec un petit volant/pédalier en plastique, et un PC d’aujourd’hui avec un triple écran et un kit full Fanatec !!! Sans parler des cockpits complet montés sur vérins qui commencent à se démocratiser.
A mon goût personnel, si un jeu comme Assetto Corsa pouvait disposer de la météo, de la gestion des drapeaux, des pits et de la course comme Rfactor 2, on serait proche de la perfection.
Par contre, étant nouveau dans le “milieu”, j’ai pu remarquer une curieuse tendance : ceux qui partent du principe qu’une “vraie” simulation ne DOIT PAS être belle ! Comme si piloter une voiture photoréaliste dans un décor parfait était forcément nuisible à la qualité de la simulation, et donc réservé aux jeux “de joueurs” comme Gran Turismo… C’était vrai il y a encore quelques années, mais l’évolution des processeurs graphiques à désormais balayé tout cela. Peut-être est-ce la un des blocage qui freinent encore les réalisateurs de logiciels qui, naturellement, étudient le marché avant de lancer un nouveau produit. Espérons que ça évoluera.
Perso, c’est sur AC que j’ai les sensations se rapprochant le plus de ce que j’ai connu “en vrai”, et encore j’attends toujours les finances pour pouvoir m’équiper d’un volant. Une fois fait, ça va être énorme!!!
bien cordialement.
llr le 20 janvier 2017 à 16:14
Bonjour Alain, merci pour le commentaire. Il y a évidemment l’évolution du matériel qui participe à l’immersion. Toutefois, le principe qu’une vraie simulation ne doit pas être belle ne me semble pas juste. Je pense simplement que les moteurs des jeux sur lesquels sont basées les simulations actuelles sont plutôt anciens et des efforts ont été faits sur d’autres aspects qui leur semblaient plus prioritaires. Mais plus le jeu sera réaliste graphiquement, évidemment meilleur ce sera ! Ensuite, pour toucher un public assez large, il faut également penser à la configuration minimale capable de faire tourner la simulation… les gens ne changent pas leur configuration comme ça ! Je suis également le plus souvent derrière mon volant sur AC sur lequel je prends beaucoup de plaisir. Concernant le volant, c’est la période des soldes, profitez-en ! Vous allez adorer !
Sophie le 20 janvier 2017 à 13:58
Belle mise en perspective de l’offre actuelle !
llr le 20 janvier 2017 à 16:08
Merci d’avoir laissé un commentaire, content si l’article vous a plu.
Florent le 20 janvier 2017 à 18:38
Et bien merci. On parle de SimRacing, on parle de tous les jeux de circuit, mais on oublie que le SimRacing ce n’est pas que du circuit. Comme toujours la communauté Rallye est oublié malgré nos plus de 3000 membres. Richard Burn’s Rallye. Sortie en 2004/2005. Jamais égalé en termes de simulation de Rallye.
Navrant.
llr le 20 janvier 2017 à 20:40
Bonjour Forent, tu as raison, nous ne parlons que de la piste. Il y a évidemment aussi les jeux de rallye. J’y avais pensé, mais en énumérant les jeux actuels pour trouver les points intéressants à rechercher dans le jeu ultime, je trouvais ce que je voulais avec les jeux que j’ai énumérés. Cela dit, tu cites RBR, excellent jeu, mais dans ma liste de jeux, je donnais le nom des jeux actuels, donc j’aurais peut-être cité Dirt Rally en plus, plutôt que RBR, sans pour autant vouloir dire qu’il est mieux ou moins bien que RBR, là n’est pas la question. J’y ai également pensé en citant GTR2, mais j’ai choisi GTR2… pour pouvoir parler de la pluie non gérée par AC, cela dit, ta remarque est très intéressante dans le sens où cela indique clairement que le futur studio qui sortira la simulation ultime ne devra surtout pas oublier le monde du rallye et que c’est une épreuve que beaucoup de monde aime et qui doit figurer dans un jeu si celui-ci doit être le plus complet possible. J’adore RBR et j’y joue encore également. Merci pour ton retour en tout cas et ce n’est pas parce que nous n’avons pas parlé de RBR que nous n’avons pas dans notre esprit qu’il fait partie du mon de la simulation automobile virtuelle, il a sa vraie place et nous en sommes absolument conscient ! Nous ne l’avons pas utilisé car il est ciblé uniquement Rallye, voilà tout. En tout cas merci pour tout le travail que la communauté continue de faire sur RBR, toute la communauté de simulation virtuelle en est très reconnaissante, il suffit de voir le nombre de vos membres !
kana le 22 janvier 2017 à 15:57
Depuis 2004 ou j’ai découvert la course auto sur PC grâce à une ligue axé SIMBIM sur GTR2/RACE 07/GTREVO/ GTLegend , puis a d’autre ligue axé ISI sur RF car le Simracer sans ligue était condamné à faire du lobby et l’engouement était plus à l’adhésion à une communauté qui avait pour valeur le partage de connaissance et de méthodes ; modélisation ,scène 3d création Template et Skin ,réglages , les courses en ligne ,les Lans, les rencontres in-game et sur piste réelle avec de vrais pilotes etc. etc. C’est comme cela que le simracing a pu évoluer et prendre et garder sa place sous ce règne grâce à la communauté active et participative .Très peut aujourd’hui utilise encore ces plateformes mais la mentalité reste la même pour les Simracers.
Puis est arrivé les successeurs tel que RRE Sector 3 ex SIMBIM qui ne retiens plus mon attention à cause de son mode économique trop agressif /PCARS malgré ses qualité graphique mais bourré de bug s’est tiré une balle seul dans le pied /AC qui a su s’adapter à la communauté en restant à l’écoute en permettant à la communauté de faire évoluer elle-même le jeu /RF2 ISI qui a su s’adapter à la communauté en restant à l’écoute mais, a du mal à démarrer /Automobilista Utilise le moteur ISI , commence à être reconnu par la communauté.
Difficile de satisfaire les yeux, les oreilles, les bras, de se rapproché au plus près de la réalité etc etc . Les ingrédients pour un bon plat ! Bonne simu !Pour moi cela sera un groupe de personnes passionnés qui aime se faire plaisir en ligue ou en dehors avec une « Simu » qui prends en compte leur aspiration.
llr le 23 janvier 2017 à 10:09
Salut kana !
Tu as entièrement raison, rien ne vaut une bonne partie entre gens passionnés, et ce, quelle que soit la simulation sur laquelle on roule. L’ambiance, le plaisir partagé de rouler ensemble, de se retrouver est bien plus important que le reste. Et si en plus c’est sur une bonne simu, c’est encore mieux. Merci pour ton retour d’expérience, très intéressant. Je confirme qu’Automobilista est en train de gravir les échelons plutôt assez rapidement.
jugh le 23 janvier 2017 à 13:16
bonjour ! Project cars n’est pas le premier à proposer des compétitions Esport, je ne saurais dire qui l’a fait en premier mais iRacing l’a fait avant avec ses accords passés avec la NASCAR pour avoir un championnat virtuel estampiller NASCAR dont le classement figurais sur leur site.D’ailleurs un Francais a réussi à participer à ce championnat une saison et il y avait un très très gros niveau ! Le vainqueur du championnat récupère son prix à la dernière course de la saison réel à Miami Homestead, 10.000$ une baghue et un trophée. Le sport auto, ce n’est pas que l’Europe il existe l’ovale aussi, le V8 supercars ,il existe le rallye et RBR est évidemment un incontournable, ne tomber pas dans le piège de parler des jeux les plus populaires et de vous fixer que là dessus. Pour moi toutes les simulations ont leur point positif et négatif, je trouve qu’elles sont simplement complémentaires.Et volant et pédales incontournables.
llr le 23 janvier 2017 à 13:22
Bonjour jugh ! Merci pour ce complément d’informations. Nous essayons d’être le plus large possible, mais nous ne prétendons pas tout connaitre et ne pouvons nous baser que sur ce que nous connaissons. L’idée de l’article était justement d’être ouvert pour avoir le maximum de retours possible et l’expérience de chacun ! Nous ne nous fixons pas sur les plus populaires mais sur ceux que nous possédons… voilà encore des courses qui devraient effectivement faire partie de la liste des compétitions à prendre en compte dans la simulation ultime.
jugh le 24 janvier 2017 à 11:39
Evidemment que vous ne pouvez pas être partout à la fois, c’est pour ça que c’est super de pouvoir échanger içi ! D’ailleurs, le week end dernier a eu lieu les 24h de Daytona sur iRacing, il y avait pas mal d’équipage francais et francophone.Très bonne expérience.